Argent, pognon, galette, radis, flouze, oseille, blé… Quel que soit le nom qu’on lui donne, tout le monde veut sa part et certains sont prêts à tout pour en avoir un peu plus que les autres.

Le cas du boulanger est exemplaire car il est bien l’un des seuls à pouvoir faire du blé à partir de la farine (et non l’inverse). Magie me direz-vous ? Non point. Le boulanger est un malin… Il a inventé le concept des pains de « tradition », c’est à dire qu’il fait tout bêtement le pain comme il n’aurait jamais dû cesser d’être fabriqué.

Il faut dire qu’après l’apparition des terminaux de cuisson, le pauvre a dû faire face à une rude concurrence. Pour ne pas se retrouver dans le pétrin, il s’y est donc remis. Depuis, il nous vend soit des baguettes qu’il faut manger bien vite sous peine de devoir les donner aux poules, soit des pains de tradition généralement meilleurs que les autres mais avec un défaut majeur (outre le fait qu’ils sont plus chers) : ils sont enduits de farine. Cela doit faire plus vrai, plus authentique…

Mouais ! Conséquence immédiate : dès le retour de la boulangerie, il faut passer un certain temps à brosser ses vêtements car, comme d’habitude, on s’est mis de la farine un peu partout. C’est tout juste drôle, me direz-vous ? Je le conçois aisément mais là où je la trouve saumâtre, c’est quand le prix dudit bout de pain augmente de 5 ou 10 centimes (d’euros) pour répercuter la hausse du prix de la farine. Là je dis, Monsieur le boulanger, j’accepte cette hausse si vous mettez dans le pain la farine dont vous aspergez généralement la croûte (pure décoration incitative d’achat).

Je crois qu’il existe une expression pour ce type d’agissement : rouler dans la farine. Décidément…

Une bonne vieille « fable » qui reste d’actualité…

Une firme japonaise et une société française décident de faire une course d’aviron. Les deux équipes s’entraînent dur. Les japonais gagnent avec plus de 1 kilomètre d’avance. Les français sont très affectés. Leur management se réunit pour chercher la cause de l’échec. Une équipe d’audit, constituée de Senior Managers, est désignée. Après enquête, ils concluent que l’équipe japonaise est constituée de huit rameurs pour un barreur, alors que l’équipe française a huit barreurs pour un rameur.

À la lecture de l’audit, le management décide de louer les services de consultants. Après avoir perçu d’énormes honoraires, ils rendent leur avis : l’équipe française doit avoir plus de rameurs et moins de barreurs.

La structure de l’équipe française est donc réorganisée. Mais, comme personne ne veut devenir rameur, il est décidé de créer quatre postes de barreurs superviseur, trois barreurs super intendant et un barreur super intendant assistant manager.

Les français mettent aussi en œuvre un système de stimulation pour encourager le seul rameur de l’équipe à travailler plus. Baptisé « La qualité et le zéro défaut » il repose sur des réunions, des dîners et une prime sur l’objectif pour le rameur. La course se déroule de nouveau, et, cette fois, les japonais gagnent avec 2 kilomètres d’avance.

Humiliée, la direction française licencie le rameur, stoppe la mise en chantier d’un nouvel aviron, vend le bateau et annule tout investissement. Puis elle récompense les barreurs managers de leurs efforts en leur donnant le prix de la Performance. Enfin, elle distribue l’argent économisé par ces mesures de restriction à tous les directeurs seniors.

Tout cela ne vous rappelle pas quelque chose ?

Elmer est apparu sur l’estrade et se prépare à entamer son discours. Le silence se fait. L’instant est solennel.– Signaises, Signais… Commence le maire Elmer.– Si niais ? Il se moque d’eux ?– Non, Sébestan, les Signais sont les habitants de Port-aux-Signes, précise Guilhord. Attends la suite, tu vas voir, ou plus exactement entendre…

L’endroit où les mènent leurs pas n’est pas moins insolite. Ils aperçoivent en effet une haute maisonnette d’un jaune vif blottie dans une clairière. Nul doute que le personnage qui l’habite est aussi curieux que ce lieu. Sébestan a déjà compris qu’il en sera de même pour chaque étape de cette singulière chasse au trésor.– Guilhord, pourquoi cette maison est-elle si haute alors que le terrain est si vaste dans cet endroit ?

Guilhord le magicien est le président du syndicat du Monde Magique. Ses pairs du Monde magique l’ont chargé de la rédaction et de la publication du journal de leur mystérieuse congrégation. Par l’intermédiaire d’un de ses livres, récemment réédité, il réussit à attirer Sébestan sur l’île aux Signes et lui confie une lourde mission : retrouver une mystérieuse clé.

Souffrant parfois de maux de tête aussi violents que subits, j’ai un jour consulté mon pharmacien à ce sujet et il m’avait conseillé une marque précise qui, je l’avoue, me convient parfaitement.

Fort de cette expérience, comme mon médecin voulait me prescrire un médicament à l’ibuprofène, je lui indique que ledit médoc me convient à merveille et elle me le prescrit. Je vais donc à la pharmacie et le tenancier me présente… un générique. Je le lui fais remarquer et il m’affirme que tous les génériques sont strictement identiques à l’original. M’aurait-il menti à un moment ou un autre, voire les deux fois ? Je n’ose le penser. Les gens à qui je confie ma santé ne peuvent pas être de simples commerçants qui vont vers la plus forte marge lorsque cela les arrange. Pourtant, quand mon vénéré papa disait « Untel est un pharmacien », ce n’était pas très flatteur pour le bonhomme en question. J’aurais donc du me méfier depuis longtemps.

Outre le fait que l’effet aurait été plus radical si j’avais pris un bonbon au chocolat à la place dudit remède, je m’interroge pourtant sur une chose bien précise : si les médicaments génériques sont totalement identiques à l’original, pourquoi continue-t-on à commercialiser ce dernier ? Ce qui est bizarre, c’est qu’il m’est arrivé de développer des symptômes allergiques spectaculaires avec un générique alors que l’original préserve le volume original de mes jolies petites mains et autres parties de ma charmante personne. Si j’interroge le docte apothicaire à ce sujet, il me dit que le principe actif est identique mais que l’enrobage peut être différent. Tiens, ça ne vous rappelle pas quelque chose, genre le Levothyrox…

Mais il est vrai qu’à notre époque, tout est question d’enrobage.

Générique de fin.

Ne me dites pas que ce qui suit ne vous est jamais arrivé…

Vous êtes en train de préparer un bon petit plat et au moment d’ajouter le sel, vous constatez que la boîte est désespérément vide. Zut de zut ! Il va falloir descendre chez l’épicier du coin… C’est une chance qu’il en reste un près de chez vous… Ah oui, c’est vrai : chez lui le sel coûte deux fois plus cher qu’à l’hypermarché – qui n’est qu’à quelques minutes (en voiture, il est vrai). Bah ! Qu’à cela ne tienne, au moins vous ne serez pas obligé(e) de discuter avec l’épicière. Qu’est-ce qu’on peut perdre comme temps à être aimable avec les gens.

Allez ! C’est décidé, vous prenez les clés de votre automobile, direction l’hyper. Ah ! L’hypermarché, son grand parking et tous ces gens qui se moquent éperdument de vous. Tiens, vous ne l’aviez pas vu celui-là, coup de chance il ne vous avait pas vu non plus. Trêve de plaisanterie, il vous faut du sel. Mince ! Il y a la queue aux caisses. Tant pis, maintenant que vous êtes là, vous ne pouvez plus reculer. Vous ne prenez pas de caddie, un panier suffira. Un panier, pour une boîte de sel ?

Une toute petite heure plus tard, vous rentrez tranquillement chez vous. C’est tellement agréable de se poser au calme. Vous ouvrez donc vos sacs. Vos sacs ? Mais vous n’aviez presque rien à acheter. En fait, vous aviez « besoin » de deux ou trois choses et vous avez profité de l’occasion. Bien, dépêchez-vous maintenant, vous devez terminer de préparer le repas. En avant pour le grand déballage : un DVD, un bouquin (les aventures de Sébestan), deux ou trois trucs à grignoter, un T-shirt, bref, tout un tas de choses… Presque 80 € quand même, mais vous avez économisé 1 € sur le sel, n’est-ce pas ! Ce n’est pas si mal. LE SEL ! Catastrophe, vous avez oublié d’en prendre. Rassurez-vous, l’épicier reste ouvert tard. Belle économie et joli bilan carbone.

Ah ! Le petit commerce de proximité…

Anthy est un amiral de cavalerie (ce n’est pas si difficile, il suffit pour cela d’avoir passé une partie de sa vie sur un bateau tiré par des chevaux). En réalité, ce n’est plus si simple pour lui car ses chevaux sont partis, le laissant totalement désemparé sur son bateau-maison qui ne peut plus bouger.